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Travailler son cheval en hiver

En hiver, l'organisme du cheval fonctionne un peu différemment et les conditions font que nous devons nous adapter ; physiologie, environnement...


Le travail est donc différent, de la détente au temps de récupération, en passant par les exercices. Quel type de travail est adéquat dans ce cas ?


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  1. Fonctionnement physiologique différent, préparation un peu différente


Pour se réchauffer, le sang du cheval irrigue d'abord les organes vitaux. Le reste, les membres notamment, prennent donc plus de temps à être fonctionnels. Il faut donc être très progressif et laisser le temps au corps du cheval de se mettre en route !


Le cavalier peut aider dès la préparation, à l'aide d'un solarium, d'un chauffe-dos ou d'un produit chauffant spécialement conçu, selon ce dont dispose le cavalier. Cela aidera les tendons, les articulations et les muscles en dessous à être opérationnels plus rapidement.


Si le cheval est couvert (qu'il soit tondu ou non), il ne faut pas enlever la couverture d'un coup, mais progressivement, en prévoyant un couvre-reins.

Imaginez-vous être déshabillé d'un seul coup sous 0°C : brrrrr, non merci !


Pour cela, enlevez d'abord les sangles, et brossez partie par partie. Commencez de préférence par les pieds si vous ne les avez pas faits avant de sortir du box et par les crins. Puis repliez la couverture sur elle-même à la moitié pour brosser l'avant-main du cheval jusqu'au dos, et inversement pour l'arrière !


ASTUCE : vous pouvez glisser votre couvre-rein sous la couverture en début de pansage. Ainsi, quand vous enlèverez la couverture, le couvre-reins sera moins froid et la variation de température pour votre cheval, moins importante !





  1. L'environnement dans tout ça ?


Et oui : tous les espaces de travail ne sont pas praticables en hiver !

Sols gelés, glissants... Il ne faut pas monter n'importe où, sous risque de se blesser ou de blesser le cheval.

Le sol doit être souple ; un sol trop dur aura un impact sur les tendons avec les résonnances. S'il glisse (boue ou pluie), il y a un risque de chute et de blessure sur les ligaments, tendons et muscles du cheval.


Attention donc aux sorties en extérieur : il faut profiter des balades, mais faire attention si l'on veut trotter ou galoper. Attention aussi aux chemins glissants qui ne sont pas plats ; une glissade est vite arrivée !


Si le sol est bon, alors on est parti !





  1. La détente : échauffer correctement son cheval


Avec la mise en fonction plus lente du corps du cheval, la détente va devoir être aussi progressive que nécessaire pour le cheval. Exit les cavaliers pressés : il faut prendre son temps !

Le but est d'échauffer les muscles, tendons et articulations du cheval pour éviter les blessures.


Vous pouvez préparer votre cheval un peu en avance pour le faire marcher 10 minutes, de préférence à pied et sur sol dur, pour permettre au dos de se chauffer sans contrainte et sans trop solliciter les tendons.



Une fois que le cheval a été bien marché par son cavalier, deux options : vous pouvez démarrer la détente en longe, toujours dans l'optique d'avoir le moins de contraintes possible. Attention : comme toutes les longes que je recommande, elle doit être effectuée sur les tracés les plus larges possibles ! Cela évite de trop tirer sur les articulations, des postérieurs comme les jarrets notamment.

On commence progressivement, sans être trop exigeant avec son cheval : on augmente les allures progressivement, on demande quelques transitions pour activer le bloc arrière, et on accepte une attitude un peu horizontale au départ, due aux muscles encore froids.

Attention ! On évite les longes "défouloir", qui ne servent en réalité qu'à augmenter le risque de blessures du cheval qui n'est pas encore échauffé.



L'autre option est de débuter la détente monté : comme en longe, ne soyez pas trop exigeants avec vos chevaux qui ont encore besoin de délier leur corps. Et mon meilleur conseil :


N'hésitez pas à vous mettre en équilibre !


Rien de plus agréable qu'un cavalier qui se fait léger et qui laisse le dos du cheval se mettre en place tranquillement. Alors pour le galop, ne lésinez pas : détendez-les en équilibre sur vos étriers ! Idem pour changer de diagonal : faites-le en restant debout sur vos étriers plutôt qu'assis.

Moins vous êtes collé à son dos, mieux il peut s'échauffer.


ASTUCE : pour certains chevaux un peu raides, il est parfois conseillé de galoper avant de trotter.

Cela les aide à s'échauffer plus facilement, grâce à la propulsion des postérieurs et du mécanisme du galop. Vérifiez avec l'ostéopathe de votre cheval si c'est compatible avec le schéma corporel de votre cheval !


Commencez également sur des courbes larges : le but n'est pas de mettre en difficulté votre cheval dès le premier quart d'heure de séance. Réduisez-les au fur et à mesure que vous sentez votre cheval à l'aise, délié.


Ensuite, vous commencez à connaître : ne soyez pas trop exigeants dès le début, quel que soit l'exercice ! Laissez à votre cheval le temps de se mettre physiquement et mentalement au travail.

Une fois votre cheval (et vous-même !) bien échauffés et prêts à attaquer les choses sérieuses, découvrez votre cheval s'il a un couvre-reins.





  1. Le vif du sujet : que travailler en hiver ?


On parle souvent de "travail hivernal". D'accord, mais en quoi est-il différent du travail habituel ?

Le grand classique du travail d'hiver : revoir les bases. Je n'ai de cesse de le répéter :


C'est la solidité des bases qui rendra votre travail efficace.


Pour ne pas devenir redondant, ces exercices vont pouvoir être travaillés en parallèle de séances de stretching et de gymnastique.


L'hiver, c'est l'occasion de travailler sur ces petits détails qui vous rendront plus efficaces et donc plus performants !




Les bases, ce sont les choses simples que l'on a parfois tendance à sous-estimer, en se disant que "Je sais le faire, trop facile". Oui, mais chaque demande aussi petite soit-elle, a des stades d'évolution ! Exemple : vous ne tournez plus de la même manière que lorsque vous avez débuté l'équitation, non ? La fameuse grande rêne d'ouverture à shetland, où l'on écarte bieeeeen...


Les transitions, les exercices de direction et d'équilibre : vos meilleurs amis pour cet hiver !


Ce sont des exercices basiques mais qui demandent énormément de précision et beaucoup de réglages si l'on veut les rendre excellents.

Précision du tracé, de la coordination, l'affinage des aides, de l'équilibre, la régularité, la souplesse, la propulsion... et j'en passe.


Pour les exercices de direction, je prépare souvent à mes élèves de petits enchaînements de figures propres à chacun, qui vont leur permettre de travailler sur leurs difficultés respectives.



Les exercices pour l'équilibre du cavalier, ou les célèbres séances de mise en selle !


Travailler le cheval c'est bien, travailler sur vous aussi, c'est bien mieux... et surtout nécessaire. Alors même si vous n'aimez généralement pas beaucoup, elles vous sont pourtant plus que bénéfiques.

Améliorer votre équilibre, c'est améliorer votre précision, l'efficacité de vos aides, la gestion de votre corps (qui facilitera donc l'équilibre du cheval) et augmentera vos compétences et vos possibilités en tant que cavalier. On n'accompagne pas parfaitement à l'obstacle sans un minimum de travail sur notre propre corps !

Mais attention de bien les réaliser : il ne s'agit pas de vous épuiser et vous créer des contractions à vous et votre cheval à faire 30 minutes de trot assis.

Alternez et faites des pauses !

Alors préparez-vous : variez vos équilibres sur les étriers, corrigez vos défauts de fonctionnement qui entraînent des déséquilibres !




Les séances de stretching, ou étirements : elles vont permettre d'étirer doucement le cheval et d'éliminer les potentielles courbatures. Le stretching latéral et longitudinal, les deux peuvent être combinés et c'est d'ailleurs le mieux. Ce sont souvent des exercices qui demandent au cheval un minimum d'équilibre de la part du cheval pour être bien réalisés.

On peut les faire autant que l'on veut : elles sont très efficaces le lendemain ou le surlendemain d'une séance qui a été physique pour votre cheval !




La gymnastique est valable aussi bien sur le plat que sur les barres. C'est travailler le fonctionnement du cheval : régularité, rectitude, mobilisation de son corps, propulsion, disponibilité, réactivité des mouvements, amplitude, changements d'équilibre, rythme... encore une multitude de choses à travailler.


Sur le plat, vous pouvez demander à votre cheval des exercices de mobilisation, des hanches et des épaules par exemple. Epaules en dedans, cessions à la jambe, hanches en dedans... Attention à y aller progressivement dans la difficulté et à ne pas oublier les qualités d'exécution de ces exercices, comme la bon fonctionnement global de votre cheval et le relâchement.


Sur les barres, on va travailler sur le geste du cheval sur des lignes de mécanisation par exemple, ou des profils d'obstacles particuliers. On va également vérifier sur de petits enchaînement la qualité du travail sur le plat : mon cheval revient-il bien et rapidement dès la réception ? Dois-je tout réinstaller à chaque réception ? Est-il régulier ? Garde-t-il un bon équilibre après 5 obstacles ou remet-il du poids sur les épaules et se contracte-t-il ?



En bref, pas de quoi chômer cet hiver !





  1. La récupération : ne la sous-estimez pas !


On a souvent hâte de rentrer, et on peut avoir tendance à la bâcler un peu car la séance est finie et qu'on veut rentrer au chaud : oui, mais non !


Déjà, parce que la séance n'est pas finie. Ensuite, parce qu'on est courageux et téméraire et qu'en cavaliers dignes de ce nom, on brave le froid !


La phase de récupération permet au cheval (et au cavalier) de reprendre son souffle et de redescendre en énergie progressivement. C'est le moment où l'on va revenir au calme et étirer son cheval, surtout après une séance qui lui a demandé un peu physiquement !


On va retrotter quelques minutes dans le calme (pas besoin d'un trot digne de la piste de Vincennes !) en étirant son cheval pour relâcher les tensions de la séance, sur de l'incurvation dans une attitude assez longue, des extensions d'encolure par exemple. Soyez vigilants et restez concentrés jusqu'au bout !


Puis on va pouvoir dessangler un peu son cheval et le faire marcher une dizaine de minutes, en le recouvrant s'il est tondu pour éviter qu'il n'attrape froid lorsque sa température corporelle rebaisse après l'effort. A pied, de préférence ! Son rythme cardiaque va revenir à une fréquence de repos et il va finir sa séance en douceur, tout comme vous.

Prenez vous aussi le temps de souffler !


ASTUCE : vous pouvez prendre ce temps de marche pour commencer à faire le bilan de votre séance dans votre tête. Respirez, prenez du recul sur votre séance : soyez objectif et prenez votre séance dans sa globalité !





Et voilà : vous avez toutes les clés pour pouvoir travailler votre cheval en attendant que les belles températures reviennent. Alors... au boulot !

 
 
 

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